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Vols de nuit et autres dérives
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7 mai 2008

Voir les Pyrénées et Sourire

Ce week-end je pars dans mon village béarnais avec mon fils. Nous allons voir son « papi » et sa « mamie ». Moi je vais voir mes racines, j’y recharge les batteries d’une énergie toute positive. Quand j'étais petite, mon grand-père qui avait pour habitude de s'asseoir au fond du jardin pour regarder les Pyrénées, m'a dit un jour: "Quand tu seras grande et que nous ne serons plus là, si tu as besoin de nous, t'auras qu'à venir ici, planter ta main dans la terre."

Ici c'est le village de ma famille maternelle, mon plus vieil ancêtre est né en 1760 et des brouettes dans ce même village. A chaque fratrie y en a toujours un ou une qui est resté dans mon village. Même ma mère qui a pourtant grandi à Paris, s'y est mariée et a vécu dans la région parisienne avec un italo-parigot déraciné aura fini par revenir dans mon village avec mon père, devenu biarnès.

Mon village est au haut d'une colline et du fond de mon jardin, on voit la chaîne des Pyrénées en ligne d'horizon. Au fond de mon jardin y a un banc pour regarder les Pyrénées. C'est le banc de mon papi. Mon papi y venait siffler avec les oiseaux en regardant les Pyrénées. Je ne sais pas ce qu'il racontait aux oiseaux, mon frère le sait peut-être. Mes parents ont pris aussi cette habitude d'aller s'asseoir sur ce banc face aux Pyrénées. Mon frère aussi, il y joue parfois de la guitare.

C'est vrai qu'à défaut de planter ma main dans la terre, les fois où je m'assois sur ce banc, je pense à mes grands-parents. Au départ, je viens me poser, m'isoler pour réfléchir, trouver des solutions, me détendre après une  colère, évacuer de la tristesse ou juste m'y reposer. Mais, immanquablement, à force de regarder ce paysage magnifique, je finis par penser à mon papi et à ma mamie. Et ça me colle systématiquement le sourire. Car malgré leurs problèmes de santé, malgré les coups durs qu’ils ont connus, ils se sont rendus la vie belle, du moins autant qu’ils le pouvaient. Le rire de ma grand-mère fait partie des contes et légendes de la rue que les gens passent leur temps à se raconter lors de moments nostalgiques où le passé refait surface. Ma grand-mère riait beaucoup et surtout son rire était communicatif et mon grand-père était un drôle de pince-sans-rire, les deux faisaient la paire. Alors forcément quand je pense à eux, un espèce de sourire incontrôlable monte et aide à évacuer des moments désagréables.

Ce long week-end de mai je vais donc aller m’asseoir sur le banc pour regarder les Pyrénées, regarder le futur et avoir le sourire. Mon fils est cool en ce moment mais y a pas vraiment de mystère. « Tu sais maman j’aime bien quand tu fais plus de trucs avec moi. ». Peut-être que je planterai ma main dans la terre cette fois-ci, sentir l’énergie de mes ancêtres me donner des forces et de la sagesse. Ca paraît mystique ce que je dis, mais cela ne vous renforce-t-il pas lorsque vous pensez à des personnes disparues qui vous ont aimé et protégé ?! Autant de souvenirs, autant de réflexions, autant de forces. Je ne remercierai jamais assez la vie de m’avoir donné une famille aussi solide, c’est ce qu’il y a de plus précieux au monde. Et ce qui procure le plus de plaisir c’est de me dire que ça continuera avec mon frère et moi mais aussi ma belle-sœur, c’est vrai qu’elle est jolie, et nos enfants respectifs. Nous serons leurs forces quand ils en auront besoin et ça c’est cool.

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Commentaires
S
Cool, tu verras l'effet pyrénéen a des bienfaits parfois inattendus.
L
Plus les racines sont profondes, plus les branches sont porteuses, dixit Juliette Binoche :)
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