La classe selon Ringer
Humeur actuelle : conquis
Vendredi
4 avril, une drôle d’affiche au Zénith de Toulouse : Catherine Ringer
chante les Rita Mitsouko. Quelques mois après la disparition de Fred
Chichin, la moitié de Rita Mitsouko, la moitié de la « Singer Ringer ».
Attachée aux Rita depuis la sortie du puissant Marcia Baïla, j’y vais
sans trop savoir à quoi m’attendre.
Et bien les Toulousains ont vu.
Du
sourire, de la joie, de l’entrain. Une Catherine Ringer déchaînée sur
scène. Une voix complètement, totalement, absolument maîtrisée.
Une
setlist très ouverte mais clairement la Ringer montre un visage moins
connu des Ritas et évite l’écueil du « best-of ». Elle nous balade dans
un registre très rock, très balade, très chanson. Elle nous gratifie
quand même des quatre incontournables saupoudrés dans la soirée : C’est
comme ça , Andy, les Histoire d’A et surtout surtout Marcia Baïla en
fin de set. Un au-revoir très très classieux.
Marcia
Baïla, le morceau qui les a réunis. Tout un symbole. Elle amène l’âme
de Fred en assurant le rôle à la guitare sèche, derrière son micro.
Elle lâche « c’est la mort qui t’a assassiné » à nous en coller une
chair de poule phénomènale. C’est peut-être le seul morceau où sa voix
reste parfois un peu dans la gorge, mais l’émotion qui s’empare de la
salle toulousaine à ce moment-là est incroyable, elle ne flanche pas.
Sort de scène en esquissant des petits sauts, un sourire et un « A
très bientôt j’espère ».
Ringer
est une artiste hors du commun, ça va bien au-delà de l’originalité
affichée tout au long des années. Une pro qui maîtrise certes sa voix
et son interprétation avec un savoir-faire dont peu peuvent se targuer,
mais qui surtout est d’une générosité sans borne qui fait d’elle une
très très grande artiste. Etre capable de livrer un tel concert après
avoir perdu son âme soeur si vite, si violemment, montre ce lien
indéfectible que seuls les grands artistes dont les noms jalonnent
l’histoire de la musique sont capables de tisser tout au long des
années.
Ca
me fait penser qu’un jour faudra que je vous dise pourquoi, selon moi,
de « vieux » groupes sont toujours là alors que de plus en plus de
jeunes formations disparaissent au deuxième album. La classe et la
générosité sont les deux pots d’encre dans lesquels tout grand artiste
doit tremper sa plume.
Catherine Ringer, merci !