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Vols de nuit et autres dérives
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7 avril 2008

La classe selon Ringer

Humeur actuelle : conquis

Vendredi 4 avril, une drôle d’affiche au Zénith de Toulouse : Catherine Ringer chante les Rita Mitsouko. Quelques mois après la disparition de Fred Chichin, la moitié de Rita Mitsouko, la moitié de la « Singer Ringer ». Attachée aux Rita depuis la sortie du puissant Marcia Baïla, j’y vais sans trop savoir à quoi m’attendre.

 

 

Dès l’arrivée de Catherine Ringer sur scène, habillée très sobrement, une robe noire, un petit chapeau noir avec une petite voilette, cela semble dire oui je suis en deuil mais nous allons le fêter ensemble. « Bonsoir, nous allons faire ce que l’on peut sans Fred Chichin. » Ovation d’un public debout, applaudissant à tout rompre.

 

Et bien les Toulousains ont vu.

 

Du sourire, de la joie, de l’entrain. Une Catherine Ringer déchaînée sur scène. Une voix complètement, totalement, absolument maîtrisée.

 

Une setlist très ouverte mais clairement la Ringer montre un visage moins connu des Ritas et évite l’écueil du « best-of ». Elle nous balade dans un registre très rock, très balade, très chanson. Elle nous gratifie quand même des quatre incontournables saupoudrés dans la soirée : C’est comme ça , Andy, les Histoire d’A et surtout surtout Marcia Baïla en fin de set. Un au-revoir très très classieux.

 

Marcia Baïla, le morceau qui les a réunis. Tout un symbole. Elle amène l’âme de Fred en assurant le rôle à la guitare sèche, derrière son micro. Elle lâche « c’est la mort qui t’a assassiné » à nous en coller une chair de poule phénomènale. C’est peut-être le seul morceau où sa voix reste parfois un peu dans la gorge, mais l’émotion qui s’empare de la salle toulousaine à ce moment-là est incroyable, elle ne flanche pas. Sort de scène en esquissant des petits sauts, un sourire et un «  A très bientôt j’espère ».

 

Ringer est une artiste hors du commun, ça va bien au-delà de l’originalité affichée tout au long des années. Une pro qui maîtrise certes sa voix et son interprétation avec un savoir-faire dont peu peuvent se targuer, mais qui surtout est d’une générosité sans borne qui fait d’elle une très très grande artiste. Etre capable de livrer un tel concert après avoir perdu son âme soeur si vite, si violemment, montre ce lien indéfectible que seuls les grands artistes dont les noms jalonnent l’histoire de la musique sont capables de tisser tout au long des années.

 

Ca me fait penser qu’un jour faudra que je vous dise pourquoi, selon moi, de « vieux » groupes sont toujours là alors que de plus en plus de jeunes formations disparaissent au deuxième album. La classe et la générosité sont les deux pots d’encre dans lesquels tout grand artiste doit tremper sa plume.

 

Catherine Ringer, merci !

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